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Carrières méconnues du domaine des STIM durant une pandémie

Blogue | 9 novembre 2020 | Partager sur :

La période critique de l’histoire que nous traversons actuellement nous amène à réévaluer l’importance que nous accordons aux professionnels et professionnelles qui nous apportent des connaissances et nous fournissent des services et des soins. Pendant une pandémie, les carrières dans le domaine des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) qui sont généralement mises de l’avant appartiennent au secteur de la santé, comme les médecins, les infirmiers et les infirmières. Aujourd’hui, nous aimerions attirer l’attention sur des métiers des STIM qui sont moins reconnus, mais qui jouent un rôle tout aussi important.

Ingénierie civile

Le domaine de l’ingénierie est important pour le bon fonctionnement de notre société, comme vous pouvez le constater sur cette page mettant en vedette des ingénieures qui œuvrent pour soutenir notre société en temps de pandémie.

Pendant une pandémie, le travail des ingénieures et ingénieurs civils devient encore plus vital. Leur rôle consiste à concevoir et à créer des solutions pour les milieux physiques naturels et bâtis. Les ingénieures et ingénieurs civils veillent à ce que les infrastructures d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, sur lesquelles repose la santé partout dans le monde, demeurent intactes. Durant une pandémie, ces infrastructures doivent être accessibles et conformes aux normes les plus élevées afin d’assurer la sécurité des gens. L’ingénieur civil agréé Michael Paddock explique qu’il est essentiel de pouvoir compter sur un approvisionnement en eau propre et potable afin de prévenir, de contrôler et d’éradiquer un virus comme celui qui nous touche actuellement. Grâce au travail des ingénieurs civils, nous pouvons être assurés que l’eau dont nous nous servons pour nous laver les mains est propre et non contaminée.

Par leur travail, les ingénieures et ingénieurs civils contribuent au bon fonctionnement et à l’accessibilité des services publics essentiels, comme les transports, afin que les établissements de soins médicaux et les épiceries soient facilement accessibles. Ainsi, des professeures, professeurs ainsi que des étudiantes et étudiants de la Faculté de génie de l’Université McMaster ont fait de la recherche appliquée en vue de soutenir le processus décisionnel des responsables du service de transport en commun de la Ville de Hamilton durant la pandémie de COVID-19.

Pour en apprendre davantage sur le travail dans ce domaine, lisez le profil de carrière de Nichole Rama, une inspectrice en génie civil.

Géographie

La façon dont nous nous déplaçons a radicalement changé en raison de la nature contagieuse du virus. Alors que nous pratiquons la distanciation physique et limitons les rassemblements en groupe et les voyages, notre monde, apparemment toujours de plus en plus vaste, a été considérablement réduit. Maintenant que nous vivons dans un univers beaucoup plus petit et restreint, les géographes nous aident à mieux comprendre la notion de « où nous sommes ».

Les géographes ont mis au point des systèmes d’information géographique (SIG) qui colligent des données spatiales et géographiques. Durant une pandémie, les autorités de santé publique ont besoin de tels systèmes pour cartographier et analyser la présence et distribution du virus. Les cartes que l’on trouve sur des sites Web comme celui de la Santé publique de l’Ontario donnent quotidiennement de l’information aux Canadiens et Canadiennes concernant le nombre de cas de COVID-19 partout au pays. Selon des spécialistes à l’Université Old Dominion, aux États-Unis, les cartes créées à l’aide des SIG permettent de visualiser les fortes concentrations de cas en fonction du code postal, de la disponibilité des lits d’hôpitaux et des endroits où les masques sont disponibles. Lors de crises comme celle-ci, les géographes apportent une contribution inestimable à la société grâce à la mise au point de SIG et à la réalisation de cartes qui transmettent de l’information précieuse.

De plus, les SIG facilitent le traçage des contacts en permettant de repérer les gens porteurs du virus et les personnes qui ont été en contact avec eux. Par exemple, le gouvernement du Canada a développé une application de traçage des contacts, appelée Alerte COVID. Cette application permet d’éviter de devoir retrouver manuellement les personnes qui ont été exposées à la COVID-19. L’information géospatiale est vitale pour le public et le domaine de la santé, notamment lors de crises comme celle-ci où il est difficile de sortir de nos foyers pour trouver des renseignements.

Au cours d’une pandémie où le climat et la température ont une incidence sur le virus, on peut faire appel aux géographes pour nous transmettre de l’information sur ce que nous pouvons faire pour prévenir la propagation de la maladie.

De plus, il est essentiel de bien comprendre la géographie physique et la géographie humaine pour saisir le lien qui existe entre nos relations sociales et notre environnement. Les géographes sont capables de mettre en application leurs connaissances de l’espace et de l’environnement afin que nous adaptions nos méthodes de socialisation et les restrictions en fonction du caractère évolutif de la pandémie.

Découvrez le parcours professionnel que Joel Shank a emprunté pour devenir géoscientifique.

Analyse de la sécurité de l’information

Dans le passé, lors des pandémies, il n’était pas nécessaire de déplacer les milieux de travail vers la maison, comme c’est le cas actuellement. Par conséquent, nous étions mal outillés pour transférer en toute sécurité de l’information sensible et privée de nos lieux de travail habituels vers nos foyers. Selon le Forum économique mondial, le renforcement de la cybersécurité est essentiel car nous sommes plus dépendants que jamais de l’internet et parce que plusieurs cybercriminels profitent de l’instabilité et de l’incertitude actuelles. . Dans un tel contexte, les analystes de la sécurité de l’information sont des atouts précieux, car grâce à eux, la transition vers le télétravail et l’utilisation des protocoles d’accès à distance aux ordinateurs de travail sont sécuritaires.

Les analystes de la sécurité de l’information sont également chargés de sécuriser les réseaux privés virtuels (RPV) et de les protéger contre les menaces à la cybersécurité. Ces derniers temps, les pirates informatiques et les organisations criminelles ont profité de la vulnérabilité des réseaux pour les attaquer. Par exemple, Radio-Canada évoque le fait qu’il y a eu plusieurs tentatives d’attaques contre des sociétés pharmaceutiques et des scientifiques universitaires. Le Journal de Québec évoque aussi les attaques sur les réseaux de santé, ce qui peut avoir des conséquences graves, voire mortelles. Les analystes de la sécurité de l’information sont des acteurs essentiels, car il est impératif pour le secteur des soins de santé de protéger les données privées et le patients et -patientes.

En outre, Radio-Canada a rapporté que des cybercriminels ont créé de faux sites Web du gouvernement du Canada et se font passer pour des représentants de l’Agence du revenu du Canada (ARC) ou encore profitent des gens qui cherchent à bénéficier de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Le travail des analystes de la sécurité de l’information est essentiel, car ils et elles peuvent chercher et mettre en œuvre des stratégies afin de prévenir les atteintes à la cybersécurité et de protéger les personnes.

L’expression « bombardements de Zoommc » désigne les situations où des intrus indésirables piratent les réunions sur la plateforme Zoommc et provoquent des perturbations. Ces intrus ne se montrent pas à la caméra, mais ils peuvent quand même récolter des données précieuses et sensibles pendant ces réunions. Les analystes de la sécurité de l’information aident à répertorier les failles de sécurité des applications de vidéoconférence comme Zoommc et à empêcher que de telles situations ne se produisent.

De plus, les analystes de la sécurité de l’information contribuent à former les travailleurs et travailleuses à distance afin de les sensibiliser à la sécurité et leur expliquer comment éviter les manœuvres frauduleuses. Cette carrière en STIM est essentielle à l’heure où la société envisage de faire un virage vers un accroissement du télétravail, même après la pandémie.

Découvrez le parcours professionnel de Kelty MacEachern et en quoi consiste son travail d’analyste intermédiaire, activités de sécurité.

Statistiques

Depuis des mois, nous vérifions assidûment le nombre de cas de COVID-19 dans nos quartiers, nos villes, nos pays et dans le monde entier. Les statisticiens et statisticiennes nous ont aidés à comprendre l’ampleur de cette pandémie et figurent parmi les professionnels et professionnelles en STIM qui méritent tous nos éloges pendant cette crise sanitaire. Ces spécialistes jouent un rôle de premier plan dans l’estimation du nombre de cas à un moment donné, ce qui aide les épidémiologistes, les médecins, les hôpitaux et l’ensemble de la population à prévoir ce qui va se passer, et à savoir quelles personnes sont les plus susceptibles de contracter la maladie et quels patients risquent le plus de souffrir de complications.

Les statisticiens participent au séquençage génomique et au traçage des personnes contaminées. Toutes ces facettes de leur travail permettent d’identifier les personnes atteintes, de communiquer avec les gens qui ont pu être exposés au virus et de contribuer à l’éradication totale de la maladie.

Grâce à leur travail, les statisticiens et statisticiennes nous aident à comprendre quelles sont les populations vulnérables et à mettre en lumière les problèmes sous-jacents que cela pose. Par exemple, un article de Radio-Canada insiste sur notre besoin criant de statistiques et affirme qu’aucune collecte de données fondées sur la race n’a été faite à ce jour en vue de savoir quels groupes ont été affectés par la COVID-19. Les statisticiennes et statisticiens canadiens font un travail nécessaire, car ils et elles peuvent contribuer à mettre en évidence les inégalités dans notre société.

Les statisticiens et statisticiennes ont également mis au point des technologies telles que l’application HowWeFeel, qui est un complément des tests de dépistage en personne; elle permet en effet de compiler des renseignements sur les symptômes et de prélever des échantillons de données pour faire des déductions à l’égard d’une population donnée. Cette information et la collecte de données sont cruciales, car elles permettent de créer des modèles qui prédiront l’augmentation à venir du nombre de cas en fonction des données disponibles. Dans une entrevue qu’il a accordée , un des chercheurs qui a créé cette application, Gary King, affirme que les statistiques peuvent également aider à évaluer dans quelle mesure les gens de certains secteurs sont susceptibles de respecter la distanciation physique et sociale, ce qui constitue une information inestimable pour le public.

Lisez le profil de Greta Bauer pour en apprendre davantage sur le travail dans le domaine des statistiques.

Psychologie

La diminution de la socialisation, les pertes d’emploi, la maladie et le deuil engendrent des bouleversements émotionnels qui sont lourds à porter et difficiles à surmonter sans un soutien professionnel. Les psychologues sont indispensables pour aider les gens à faire face à toutes ces difficultés pendant la crise actuelle.

Les personnes ayant besoin d’une aide et d’un soutien affectif régulier pendant une pandémie appartiennent à des groupes très variés. Souvent, les populations les plus vulnérables et susceptibles de contracter le virus risquent de présenter des problèmes de santé mentale. Pendant la pandémie de COVID-19, il s’agit notamment des personnes âgées et des personnes ayant des problèmes de santé préexistants. Selon Statistique Canada, il y a plus de six millions de personnes âgées au Canada. Déjà, sans compter les personnes ayant des problèmes de santé préexistants, la demande pour du soutien psychologique pendant une pandémie comme celle-ci est extrêmement élevée. En outre, de nombreux psychologues étudient le système immunitaire comportemental et cherchent à comprendre, chez les personnes ayant contracté le virus, les effets psychologiques de la lutte contre un agent pathogène.

De plus, en ce moment, beaucoup de gens vivent un deuil et un traumatisme à la suite de la perte d’un être cher. Pendant une pandémie, les psychologues sont des atouts essentiels pour aider un afflux important de personnes à vivre leur deuil.

La Société canadienne de psychologie signale que les adolescents, les enfants et les personnes qui vivent seules sont susceptibles d’éprouver beaucoup d’anxiété en raison du temps passé à l’intérieur pendant une pandémie, alors que ces personnes sont généralement habituées à socialiser beaucoup et à avoir énormément d’interactions avec les autres. Les psychologues sont les spécialistes désignés pour diagnostiquer l’anxiété et aider les personnes à la gérer et à l’atténuer afin qu’elle ait moins d’incidence sur leur vie. Les séances hebdomadaires de thérapie à l’aide d’une plateforme de communication à distance sont un bon moyen de rester physiquement éloigné tout en bénéficiant des outils et des stratégies d'adaptation qui sont utiles pour traverser cette période difficile.

Les psychologues peuvent également nous aider à comprendre comment le stress causé par une pandémie affecte notre psychisme. Selon le CRISE de nombreux psychologues ont constaté que pendant la présente pandémie, la peur du virus a fait croître l’anxiété chez les jeunes et les adultes et nous a rendus plus tribalistes et conformistes.

Finalement, les psychologues se mettent au service de la collectivité et contribuent à unifier les gens dans un contexte où nous devons maintenir une distanciation physique et sociale. Et en temps de crise, le soutien offert par les psychologues aide à cimenter les liens qui permettent aux travailleuses et travailleurs essentiels de mener à bien leurs tâches, ensemble.

Apprenez-en davantage sur ce domaine en lisant le profil de Portia Kalun, qui est bénévole pour Parlons sciences.

Portia Kalun

 

Portia Kalun

Doctorante en psychologie/pédagogie médicale

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* Les données proviennent du Guichet-Emplois du gouvernement du Canada.