
Greta Bauer


À propos de moi
Je suis né/j’ai grandi à : J’ai grandi en région rurale, près d’une petite municipalité du Minnesota, aux États-Unis.
J’habite désormais : J’habite à London, en Ontario.
J’ai fait ma formation ou mes études à : J’ai obtenu une maîtrise en santé publique et un doctorat en épidémiologie à l’école de santé publique de l’Université du Minnesota.
Ce que je fais au travail
Je donne des cours de niveau supérieur à des candidats et candidates à la maîtrise et au doctorat sur la façon de mener de la recherche. Je fais également de la recherche pour améliorer les types de méthodes que nous employons en recherche sur la santé. Un de mes principaux domaines de recherche vise le travail auprès des communautés qui font l’objet d’une marginalisation sociale qui peut avoir une incidence sur la santé. Si nous voulons améliorer les politiques et pratiques qui ont une influence sur la santé, nous devons disposer de bonnes données sur lesquelles fonder nos décisions. Mon travail porte sur la façon d’obtenir des échantillons utilisables de participants issus des « populations cachées » desquelles on n’arrive pas à obtenir des échantillons aléatoires, sur la façon de mesurer des expériences comme la discrimination dans des enquêtes, et sur la façon de réaliser des analyses statistiques en faisant moins de présomptions quant aux répercussions de la marginalisation sociale sur la santé.
D’autre part, certains de mes travaux portent sur la santé communautaire, et je m’intéresse présentement à la santé des personnes transgenres et non binaires. Je dirige deux études nationales dans ce domaine : la première est une étude clinique sur les jeunes ayant reçu des traitements hormonaux ou inhibiteurs de la puberté, et l’autre est une enquête auprès d’une population plus vaste. Mes équipes de recherche comprennent des médecins, des psychologues et autres spécialistes ainsi que des personnes trans et non binaires qui ont une connaissance approfondie de ces communautés (certaines travaillent d’ailleurs dans le secteur de la santé).
Une chose que j’aime dans tout ce que je fais est de donner un sens aux mathématiques. Beaucoup des principes de base en statistique enseignés ne sont pas nécessairement les outils qui nous permettent de répondre adéquatement à tous les types de questions. Les gens ne perçoivent pas toujours les mathématiques, la statistique et l’épidémiologie comme des domaines de travail créatifs, mais c’est pourtant le cas. Pour améliorer la santé, nous devons souvent adapter les outils dont nous disposons et les évaluer pour nous assurer qu’ils produisent des résultats exacts. Nous utilisons beaucoup de logiciels différents pour analyser des données (SAS, R, Stata), mais parfois, nous devons aussi écrire nos propres procédures pour faire les choses différemment.
Mon parcours
Au secondaire, je n’avais aucune idée de ce que font les épidémiologistes, et beaucoup des outils que j’utilise dans mon travail n’existaient pas encore. Comme beaucoup de jeunes gens de la communauté LGBTQ (bien que nous n’utilisions pas ce terme à l’époque), j’ai quitté la maison très tôt; j’ai déménagé à New York à l’âge de 17 ans. J’ai dû payer moi-même mes études, et il m’a donc fallu dix ans pour obtenir mon diplôme de premier cycle, à quatre universités et collèges différents.
Je pensais alors me lancer en neuroscience et faire de la recherche en laboratoire, mais quelques années de travail dans un labo m’ont convaincue que je préférerais travailler avec des gens plutôt qu’avec des animaux. J’ai construit moi-même mon programme de premier cycle dans une perspective interdisciplinaire de la santé et des soins de santé. Cela m’a permis de combiner le calcul, la statistique, la biologie et l’anatomie avec la sociologie de la médecine, l’anthropologie médicale et l’histoire de la médecine. Je ne le savais pas à l’époque, mais cela s’est révélé être le contexte idéal pour me lancer en santé publique.
Les mathématiques ont toujours été faciles pour moi, mais ennuyeuses, alors j’ai été ravie d’apprendre que je pouvais mettre mes compétences au service de l’étude de la santé! J’ai donc fait une maîtrise en santé publique, puis un doctorat en épidémiologie. Pour mon doctorat, j’ai suivi un « parcours biologique », avec des cours de virologie, de pathobiologie, etc., et une thèse en épidémiologie moléculaire sur la résistance du VIH aux médicaments. Toutefois, la plupart des problèmes de santé ne peuvent être résolus sans une approche biologique, comportementale et sociale combinée, et je suis devenue une fervente partisane de la recherche épidémiologique sociale, un domaine qui était nouveau à l’époque.
Ce qui me motive
J’adore former de jeunes professionnelles et professionnels et les aider à se lancer dans leur carrière. Mes anciens étudiants et étudiantes ont fait de merveilleuses choses, comme effectuer de la recherche sur le VIH partout dans le monde ou encore, mettre sur pied une infrastructure de santé publique pour des compétitions sportives internationales. Je tire une grande fierté de leurs réalisations!
Ma recherche me permet de faire la geek à l’ordinateur et d’écrire des programmes aux fins d’analyse statistique, parfois toute la journée, ou simplement d’écrire lorsque je me sens introvertie. D’autres jours, je discute intensément avec des représentants et représentantes de communautés d’un bout à l’autre du Canada, ou je planifie des réunions internationales de chercheueses et chercheurs pour réfléchir à un problème de santé ou de données particulier. Ou encore, je peux témoigner devant le Sénat, agir en tant que témoin experte devant le tribunal ou concevoir des études pour répondre à des questions entourant des politiques à venir. J’exerce un grand contrôle sur le type de recherche que je mène, mais avec une souplesse qui me permet d’en changer l’orientation pour réagir à de nouveaux enjeux. J’apprends beaucoup des personnes et des collectivités avec lesquelles je travaille. J’aime beaucoup combiner compétences techniques et innovation à des applications du monde réel. Peu de gens voient leur travail changer le cours des choses dans le monde, et je me sens très chanceuse de pouvoir vivre cette expérience.
Comment j’influence la vie des gens
Dans mon enseignement, je forme des étudiantes et étudiants de premier cycle pour qu’ils et elles deviennent des chercheuses et chercheurs professionnels en santé. Je présente également des séminaires partout dans le monde pour aider des collègues à améliorer leurs méthodes. Mon travail change la façon dont les autres font leur travail. Mes recherches sur des communautés particulières (les personnes LGBTQ, les communautés ethnoraciales, etc.) ont eu une incidence sur les pratiques de soins de santé et sur les politiques sociales et sanitaires. Par exemple, mes travaux sur la santé des transgenres ont soutenu le changement de politiques en rendant explicite la protection des droits de la personne en matière d’identité et d’expression de genre (ces droits étaient autrefois couverts en fonction du sexe, mais ce n’était pas toujours clair pour tout le monde). Dans une affaire judiciaire, j’ai également défendu le droit à la confidentialité des données de recherche (comme nous l’avions promis aux participants). Mes démarches ont entraîné un précédent juridique au Canada, qui permettra à d’autres chercheurs et chercheuses de protéger plus facilement les données des participants et participantes à leurs travaux.
En dehors du travail, je
Honnêtement, mon travail constitue la majeure partie de ma vie. J’ai l’occasion de faire tellement de choses différentes, et j’en ferais beaucoup même si je n’étais pas payée! Mon travail me permet de voyager (et je reste souvent quelques jours de plus pour visiter la région), d’enseigner dans des contextes variés, de collaborer avec des organismes communautaires et des responsables de politiques, et de travailler avec tant de personnes et de communautés différentes. Mais au-delà du travail, je fais de la randonnée et de la natation, et j’aime bien passer du temps avec ma famille et mes amis.
Mon conseil aux autres
Vous finirez probablement par faire quelque chose qui n’existe pas encore. Concentrez-vous sur l’acquisition d’une très bonne formation de base et d’un éventail d’expériences, et pensez à l’idée de combiner des domaines scientifiques classiques et des sciences sociales.
- Arts visuels
- Arts dramatiques
- Langues étrangères
- Mathématiques
- Sciences
- Informatique
- Musique
- Appréciait travailler seule
- Voulait toujours sortir dehors
- Aimait aider les autres
- Aimait travailler avec ses mains
- Aimait avoir la liberté d’explorer ses idées
- Aimait la lecture
- Était très créative
- N'était pas très à l'aise en public