Quelles sont les répercussions des espèces introduites sur les écosystèmes et l’économie?

Savais-tu que des envahisseurs sont parmi nous? Les scientifiques utilisent l’expression « espèces indigènes » pour désigner les végétaux, les insectes et les animaux qui proviennent d'une zone et y habitent, sans que l'humain soit intervenu. Les espèces indigènes vivent dans des zones déterminées, car elles ont besoin de certaines conditions environnementales, ressources et interactions avec d’autres espèces. 

Par exemple, on ne s’attend pas à voir des éléphants dans la nature au Canada. Mais pourquoi? D’abord, les éléphants n’aiment pas vivre dans les conditions de froid que nous connaissons ici pendant l’hiver. De plus, il s’agit de très gros mammifères qui absorbent jusqu’à 150 kilos de nourriture par jour! Au Canada, la nature regorge d’aliments savoureux pour les animaux indigènes, mais elle n’offre aucune nourriture répondant aux besoins des éléphants. Par ailleurs, les éléphants jouent un rôle important dans leur écosystème naturel. Ils éliminent la végétation dans les plaines et créent ainsi de nouvelles terres où peuvent croître de nouveaux végétaux. Un éléphant serait-il heureux de jouer dans la neige au Canada, loin de ses aliments préférés? Probablement pas! 

Mais qu’arrive-t-il lorsqu’une espèce s’introduit dans un écosystème? Elle devient un envahisseur – une espèce exotique! 

Les organismes exotiques sont des organismes qui vivent à l’extérieur de leur aire de répartition naturelle. Ils peuvent être introduits dans une nouvelle zone par des humains (espèces introduites) ou par un changement environnemental.

Examinons les relations entre les humains et les espèces introduites. Comment les activités humaines peuvent-elles entraîner l’introduction d’espèces? Et quelles sont les répercussions des espèces introduites sur les activités humaines?

Les humains peuvent-ils introduire des espèces exotiques?

Les humains peuvent introduire des organismes exotiques intentionnellement ou accidentellement. Ainsi, certaines personnes peuvent cultiver des plantes ornementales dans leur jardin. Voilà un exemple d’introduction intentionnelle d’espèces exotiques par des humains. Par ailleurs, divers moyens de transport, comme les bateaux, servent de voie d’entrée à certaines espèces. Voilà un exemple d’introduction accidentelle d’espèces exotiques par des humains. 

Le savais-tu? 

Selon les scientifiques, les moules zébrées sont arrivées au Canada comme passagers clandestins sur des navires commerciaux!

Le changement climatique et les espèces introduites

Le changement climatique pousse des espèces à s’établir en dehors de leur aire de répartition naturelle. Les activités humaines (par exemple la conduite automobile) contribuent au changement climatique et l’augmentation des températures s’accélère. Les variations de températures peuvent pousser des créatures en dehors de leur habitat d’origine. Elles peuvent aussi leur permettre de se propager dans des zones où cela leur aurait été impossible auparavant.

Par exemple, alors que le dendroctone du pin ponderosa vivait à l’origine uniquement dans l’ouest de l’Amérique du Nord, il s’est propagé vers le nord en Colombie-Britannique et se propage maintenant vers l’est en passant par la forêt boréale en Alberta. Sa propagation est attribuable au changement climatique, qui rend les hivers plus doux et les étés plus chauds. Comme cet insecte peut voler, il est en mesure d’atteindre très facilement de nouvelles régions.

Le savais-tu? 

La grenouille léopard est menacée en Colombie-Britannique par la grenouille-taureau (aussi appelée « ouararon »), qui est originaire du centre et de l’est du Canada. Comme tu peux le voir, les espèces envahissantes ne viennent pas toujours d’un autre pays!

Quelles sont les répercussions des espèces envahissantes sur les humains?

Quand les espèces exotiques menacent les espèces indigènes qui les entourent, on peut les qualifier d’envahissantes. Cela peut se produire lorsqu’elles se comportent en prédateurs, en parasites ou en compétiteurs rivalisant avec les espèces indigènes pour l’accès aux ressources. Les espèces exotiques n’ont pas toujours des répercussions directes sur les humains, mais elles peuvent perturber et endommager les écosystèmes, ce qui pose parfois des problèmes pour la santé humaine et l’économie.

Par exemple, le dendroctone du pin ponderosa, espèce indigène en Colombie-Britannique, se déplace vers l’est. Il constitue une menace pour les forêts. Les arbres sont endommagés lorsque la femelle de cet insecte y creuse des trous pour pondre ses œufs à l’intérieur. 

Lorsque les œufs éclosent, les larves restent sous l’écorce pour se nourrir, ce qui finit par provoquer la mort de l’arbre.

En une dizaine d’années pendant les années 1990 et le début des années 2000, le dendroctone du pin ponderosa a ainsi dévasté plus de 18 millions d’hectares de forêts, soit une superficie équivalant à environ 18 millions de terrains de football! 

Le savais-tu? 

Au début de 2019, un vortex polaire a touché certaines régions de l’Amérique du Nord. Beaucoup de gens se sont plaints des températures plus basses que d’habitude, mais ce tourbillon glacial pourrait bien avoir tué de nombreux insectes envahissants mal adaptés pour survivre dans un froid extrême! 

Comment peut-on protéger les écosystèmes contre les envahisseurs?

Le gouvernement du Canada a trouvé des moyens d’aider à protéger les écosystèmes canadiens contre les espèces envahissantes actuelles et nouvelles. Ainsi, des techniciens et des agents des services frontaliers inspectent maintenant les conteneurs à bord des navires et des avions pour s’assurer qu’aucune espèce exotique ne s’y cache.

Lorsque des espèces exotiques s’introduisent dans un écosystème, il est important de les détecter rapidement et de les détruire avant qu’elles ne l’endommagent gravement. Par exemple, pour aider à prévenir la propagation du dendroctone du pin ponderosa, le personnel chargé de la gestion forestière brûle les arbres infestés par cet insecte.

Le savais-tu? 

Une espèce envahissante peut parfois être utile. En Colombie-Britannique, la guêpe samouraï tue les embryons d’un autre insecte envahissant – la punaise des bois (aussi appelée « pentatome »). 

Comme les espèces indigènes ne sont pas aptes la plupart du temps à survivre face aux espèces exotiques, c’est à nous, humains, qu’il revient d’aider à protéger nos écosystèmes contre les envahisseurs! Vérifie tes bottes au retour d’une randonnée. Nettoie ton chien après une promenade. Achète des plantes locales. Ne déplace pas de petits animaux d’un endroit à l’autre dans la nature. Ce sont des mesures que tu peux prendre pour empêcher la propagation d’espèces exotiques!