Les scientifiques ont-ils trouvé un moyen de prolonger la vie humaine?

Dans le monde imprévisible et complètement fou où nous vivons, la seule chose dont on peut être certain, c’est de vieillir. En effet, que cela te plaise ou non, tu deviens chaque jour un peu plus vieux que la veille. Tout vieillit, même la pomme que tu as oublié de sortir de ton sac à dos!

Après la puberté, les capacités physiques et cognitives (intellectuelles) des humains et des animaux diminuent graduellement. En outre, plus ils vieillissent, plus ils risquent de contracter de nombreuses maladies et de mourir. C’est pourquoi les scientifiques s’intéressent particulièrement aux recherches qui pourraient aider les humains à prolonger leur vie.

Aimerais-tu vivre très longtemps? Si tel est le cas, la chance est de ton côté! Au cours des dernières années, il y a eu beaucoup de découvertes fascinantes qui pourraient un jour contribuer à accroître la durée de ta vie! Penchons-nous sur quelques-unes de ces découvertes.

Les transfusions sanguines peuvent-elles nous aider à vivre plus longtemps?

Les transfusions sanguines sont la technique de prolongation de la vie qui a le plus fait l’objet de recherches approfondies. En reliant le système circulatoire d’une vieille souris à celui d’une jeune souris, les chercheurs ont constaté que le « jeune » sang renforçait les organes de la vieille souris (1). D’après les scientifiques, les tissus des vieilles souris retrouvent des fonctions perdues dans le processus de vieillissement. Autrement dit, le « jeune » sang inverse certains effets du vieillissement!

Les scientifiques pourraient-ils reproduire l’expérience avec des sujets humains? Pas vraiment. En effet, la provenance du « jeune sang » pose de graves questions éthiques, mais les études de ce type ouvrent la voie à différents moyens de régénérer les organes vieillissants.

Le renforcement du système immunitaire peut-il nous aider à vivre plus longtemps?

Une autre technique qui pourrait prolonger la vie humaine consiste à renforcer le système immunitaire. Comme de nombreux autres mécanismes du corps, le système immunitaire devient moins efficace à mesure que l’on prend de l’âge. C’est pourquoi les personnes âgées sont plus vulnérables aux maladies courantes comme la grippe ou la pneumonie (2). Le nombre de personnes qui meurent de la grippe augmente dans les groupes plus âgés. Au Canada, 3 484 personnes de plus de 65 ans sont mortes de la grippe entre 1990 et 1999, comparativement à seulement 155 personnes dans le groupe des 50 à 64 ans (3). 

Une étude a porté sur un composé pharmaceutique appelé « évérolimus », qui améliore l’efficacité du vaccin antigrippal chez des personnes de plus de 65 ans (3). En fait, l’évérolimus entraîne une augmentation du nombre d’anticorps dans le sang des sujets. Les anticorps sont des molécules dans ton sang qui s’attaquent aux envahisseurs et te protègent contre la maladie. 
 

Les scientifiques peuvent-ils cibler des cellules pour prolonger la vie humaine? 

Une autre technique qui a des effets anti-âge consiste à cibler les cellules sénescentes. (Regarde la vidéo à laquelle mène le lien qui suit le présent paragraphe.) Ce sont des cellules qui continuent de vivre dans le corps, mais qui ont cessé de se diviser. Généralement, lorsque les cellules se divisent, on observe un raccourcissement des « télomères », qui sont des fragments d’ADN aux extrémités des chromosomes. C’est une bonne chose, car les télomères sont des régions de l'ADN non codant, qui ne sont pas vraiment utiles. Toutefois, après de nombreux cycles de réplication, les télomères deviennent très courts. Les cellules peuvent alors devenir sénescentes.

Plus on vieillit, plus on a de cellules sénescentes. La recherche a révélé que ces cellules sécrètent des produits chimiques susceptibles d’endommager les cellules qui les entourent. Par exemple, dans une expérience, des chercheurs ont administré à un groupe de souris un médicament ciblant les cellules sénescentes, qui provoque leur autodestruction. Les chercheurs ont comparé ces souris avec celles d’un groupe témoin (qui n’avaient pas reçu le médicament). Par rapport aux souris du groupe témoin, celles auxquelles le médicament avait été administré avaient un plus beau pelage, et davantage d’énergie et leurs fonctions rénales étaient meilleures (4).

Les scientifiques peuvent-ils offrir un élixir de jouvence?

On peut se demander si ces traitements accroissent vraiment la longévité ou s’ils améliorent simplement l’état de santé des animaux vieillissants. Il est important de garder à l’esprit cette question que les scientistes continuent d’étudier. Il pourrait sembler évident que des organes et des systèmes de l’organisme plus sains prolongent naturellement la vie. Toutefois, d’autres études s’imposent pour vérifier cette hypothèse.

Supposons que les scientifiques découvrent un médicament qui pourrait réellement accroître la longévité. Quelle serait la durée de vie supplémentaire d’une personne qui prendrait ce médicament? En manipulant certains gènes, les scientifiques sont parvenus à faire vivre des vers huit fois plus longtemps que la normale. Pourrions-nous obtenir les mêmes résultats chez les humains?

Probablement que non. D’après la recherche, les organismes les plus simples, par exemple les vers ou la levure, sont ceux qui réagissent le mieux aux traitements de longévité. Chez l’humain, on observerait probablement des améliorations beaucoup plus modestes, car nos gènes sont plus complexes. En outre, différents facteurs liés au mode de vie peuvent avoir une incidence sur la santé et la longévité humaines.

Toutefois, de façon générale, la science progresse rapidement. Les chercheurs font de nouvelles découvertes tous les jours. Qui sait, quand tu seras vieux et ridé, les centenaires se porteront peut-être comme les octogénaires aujourd’hui!

Le savais-tu? 

Turritopsis dohrnii, aussi appelée « méduse immortelle », est biologiquement immortelle. Après avoir atteint la maturité, elle « rajeunit »!