Les parcs éoliens représentent-ils une menace pour la faune?

Dans de nombreux pays du monde entier, on utilise l’énergie éolienne pour produire de l’électricité. Le Canada est un de ces pays. En 2018, l’énergie éolienne au Canada a généré assez d’électricité pour alimenter 3,3 millions de foyers!

La production d’électricité à partir de l’énergie éolienne offre des avantages. Au fil du temps, elle est devenue moins coûteuse. Elle permet aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi l’énergie éolienne représente une option pour remplacer le charbon et d’autres carburants fossiles afin de produire de l’énergie. En effet, la combustion de ces matières libère des polluants nocifs.

Cependant, les projets éoliens peuvent affecter la faune locale. Les chercheurs consacrent de grands efforts à réduire ou à éliminer les incidences négatives de ces projets sur les organismes vivants et sur leurs habitats.

Quelles conséquences les projets éoliens peuvent-ils avoir sur la faune?

Un parc éolien est constitué de plusieurs éoliennes. C’est un exemple de projet de production d’énergie éolienne.

Les éoliennes ont été associées à la mort d’un grand nombre d’oiseaux et de chauves-souris. Dans le cas des oiseaux, la plupart des décès se produisent lorsqu’ils s’écrasent contre les éoliennes. Pour ce qui est des chauves-souris, certaines meurent lorsqu’elles heurtent les éoliennes. D’autres peuvent mourir à cause de l’effet du barotraumatisme. Ce phénomène se produit lorsque les chauves-souris volent trop près des pales d’une éolienne. Le mouvement des pales peut réduire la pression de l’air à proximité. Cette chute de pression peut endommager les poumons des chauves-souris, ce qui cause souvent leur mort.

Des scientifiques ont étudié des projets éoliens en Ontario sur une période de 10 ans. Ils ont découvert que chaque éolienne tue en moyenne 5 oiseaux et 12 chauves-souris par année. Comme il y avait 2 577 éoliennes en Ontario en 2018, cela signifie que 13 400 oiseaux et 30 150 chauves-souris pourraient avoir été tués dans les parcs éoliens ontariens cette année-là.

La mortalité n’est pas l’unique problème. Les parcs éoliens ont également été associés à des incidences indirectes néfastes sur les populations locales d’oiseaux et de chauves-souris. Par exemple, la construction d’un parc éolien peut entraîner une perte d’habitat, ce qui peut contraindre la faune à se déplacer. D’autres effets indirects incluent les mouvements migratoires et certains autres changements comportementaux. Ceux-ci peuvent contribuer à un déclin de population marqué chez diverses espèces.

Quelles sont les initiatives entreprises pour minimiser les répercussions des éoliennes sur la faune?

Dans l’industrie éolienne, on est conscient de l’incidence des éoliennes sur les populations d’oiseaux et de chauves-souris. Lors de la conception de leurs projets, les promoteurs éoliens sont tenus de suivre un certain nombre de règles gouvernementales provinciales et fédérales. Ces règles permettent de déterminer les endroits où les éoliennes seront érigées et la façon dont elles seront construites. Elles encadrent aussi le fonctionnement des parcs éoliens. On tient aussi compte des incidences probables sur les routes migratoires, sur les habitats et sur les espèces locales.

Les promoteurs et les agences gouvernementales assurent aussi la surveillance des effets environnementaux récurrents des projets éoliens. L’information qu’ils recueillent peut aider les scientifiques à comprendre comment les éoliennes affectent la biodiversité. Cette compréhension peut contribuer à réduire les risques que de futurs projets pourraient faire peser sur la faune.

Par ailleurs, des organisations comme l’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA) et la Bats and Wind Energy Cooperative aux États-Unis travaillent à élaborer de nouveaux moyens pour prévenir la mortalité faunique. Cela inclut la recherche de moyens pour réduire les émissions sonores. Par exemple, des biologistes ont démontré que les chauves-souris sont beaucoup plus actives lorsque le vent est faible. Si les éoliennes demeuraient immobiles par vent faible, la mortalité des chauves-souris pourrait être considérablement réduite. Cette mesure n’aurait qu’un effet minime sur la production d’électricité.

En comparaison d’autres menaces, l’incidence des projets éoliens sur les populations d’oiseaux reste très faible à l’échelle mondiale. De nombreuses études ont révélé que davantage d’oiseaux sont tués par des chats ou par écrasement contre des fenêtres qu’à cause des projets éoliens. Des recherches sur les taux et les causes de mortalité des chauves-souris sont toujours en cours.

Le potentiel éolien est une source d’énergie de plus en plus importante pour les Canadiens. Cependant, comme la plupart des autres activités humaines, les projets éoliens peuvent avoir des effets négatifs sur l’environnement. Le gouvernement, l’industrie et les groupes environnementaux travaillent tous pour s’assurer que nos amis volatiles soient protégés le plus possible.