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La puissance des projets de classe

Actualités | 7 juillet 2021 | Partager sur :

Comment Parlons sciences aide les enfants à agir 

Lorsque les enseignants Gail Mills et Mike Fitzmaurice de l’école publique Eganville & District ont amorcé le projet Espace vivant de Parlons sciences dans leurs classes de 4e et de 5e année, les deux n’avaient aucune idée du succès qu’il remporterait. Mme Mills, enseignante de sciences au primaire, a pris connaissance du projet alors qu’elle cherchait à essayer quelque chose de différent pour ses cours sur l’espace, et elle a été époustouflée par la façon dont le projet a décollé dans l’école. M. Fitzmaurice, enseignant en mathématiques au primaire, a été tout aussi impressionné par la passion que le projet a suscitée chez ses élèves, leurs parents et même la population locale.

Ce qui n’a été au départ qu’un petit projet scolaire sur la qualité de l’air et de l’espace s’est transformé en une mission de justice sociale et environnementale beaucoup plus importante, non seulement à l’école mais aussi dans toute la municipalité d’Eganville, en Ontario. Et le plus beau dans tout ça? Eh bien, c’était les enfants qui étaient aux commandes! 

 « Des programmes comme Parlons sciences aident les enfants à comprendre qu’ils peuvent vraiment changer le monde. » – Mike Fitzmaurice

 

 Une étudiante se tient à côté de son projet
Un étudiant utilise un iPad pour travailler sur son projet.

 

Le projet

Parlons sciences s’est associé à l’Agence spatiale canadienne (ASC) pour mettre au point un projet pratique qui aide les élèves à explorer les conditions environnementales essentielles qui assurent la sécurité et la santé des astronautes à bord de la Station spatiale internationale (SSI) – et de tous les êtres humains sur Terre. Le projet Espace vivant permet aux élèves d’en savoir davantage sur les variables environnementales, comme la température, l’humidité et le niveau de dioxyde de carbone (CO2), ainsi que l’influence de ces variables sur la santé et le bien-être des humains. Dans le cadre du projet, les élèves recueillent et enregistrent des données sur les conditions dans leur classe, analysent les résultats en les comparent aux plages optimales et à ceux d’autres classes dans une base de données nationale, puis élaborent un plan pour améliorer l’environnement dans leur salle de cours. 

La découverte 

Mme Mills et M. Fitzmaurice enseignaient dans des classes situées au sous-sol de leur école lorsqu’ils ont entrepris le projet. Les deux soupçonnaient déjà une mauvaise qualité de l’air puisque plusieurs de leurs élèves se plaignant de lèvres sèches, de sinus irrités et d’autres effets secondaires. Après la fabrication de l’appareil de mesure de la qualité de l’air par les élèves et le début de la collecte de données, les deux enseignants ont découvert que leurs soupçons étaient fondés. Leurs résultats ont montré que l’air dans les classes était très sec, le taux d’humidité relative n’atteignant que 10 % (le taux optimal se situe entre 30 et 40 %). Les groupes ont également pris des mesures et confirmé que le niveau de CO2 atteignait les 1 700 ppm tout au long de la journée (à l’intérieur, le taux recommandé ne dépasse pas les 1 100 ppm). 

Cette découverte de la mauvaise qualité de l’air en classe a donné aux élèves l’envie d’en savoir plus à ce sujet. Les enseignants ont fait part de leurs résultats à un parent qui est pompier, qui est venu rendre visite aux élèves pour leur apprendre les dangers du CO2. Un autre parent travaillant dans le domaine des technologies de la santé a apporté ses propres moniteurs dans la classe pour vérifier les données, ce qui a permis aux élèves d’en apprendre davantage sur les liens entre la qualité de l’air et leur santé.

« Ça m’a fait plaisir de voir que les gens ont été préoccupés et ont voulu aider », a déclaré Carmady, 11 ans, dans la classe de Mme Mills. D’autres élèves ont dit la même chose sur l’implication des parents et des membres de la collectivité dans le projet, ceux-ci s’étant ralliés pour en apprendre davantage et aider les jeunes à établir un environnement scolaire plus sain

Le plan 

L’étape suivante a consisté à élaborer un plan pour améliorer la qualité de l’air dans les classes au sous-sol. Les élèves ont fait des recherches pour découvrir quelles plantes pourraient les aider à résoudre le problème du taux d’humidité trop faible et du taux de CO2 trop élevé. Quel a été leur plan d’amélioration de la qualité de l’air? L’installation en classe de cinq tours de culture hydroponique pour faire pousser plus de 150 plants de laitue romaine! Les jeunes ont émis l’hypothèse que ce type de plante, qui absorbe de bonnes quantités de CO2 et qui retient beaucoup d’eau, permettrait d’augmenter le taux d’humidité à 30 % ou 40 %, mesure optimale tant pour les humains que pour la croissance de végétaux. 

Et ils ont eu raison. Les nouvelles données ont révélé que l’humidité en classe et le niveau de CO2 s’étaient améliorés de façon significative simplement en raison des laitues. Voilà bien la preuve de la puissance des plantes!

Les élèves ont ainsi parlé de leurs nouvelles connaissances et de leurs découvertes à leurs parents et à la direction de l’école. Des lettres ont été écrites et des appels ont été passés. L’école a ensuite décidé de lancer un vaste projet d’assainissement de l’air qui est toujours en cours – une amélioration qui n’aurait peut-être jamais eu lieu sans les données du projet. Armé de preuves scientifiques et du soutien de leurs camarades, de leurs enseignant et enseignante et de leurs familles, ce groupe d’élèves a réussi à entraîner le changement.

Un étudiant tient le dispositif de test de la qualité de l'air
A chart displays the results over time of the experiment

Et la suite?

Mme Mills et M. Fitzmaurice s’efforcent tous deux d’inspirer leurs élèves, de les encourager à utiliser la pensée critique et de remettre en question le système lorsque cela s’impose. « C’est pour ça que j’ai adoré le projet de Parlons sciences, a déclaré l’enseignant. Il a vraiment ouvert les yeux des enfants à propos de leur environnement, et les a incités à s’intéresser au milieu de vie des autres et à aider à l’améliorer. »

Sa collègue est d’accord, qui explique comment la crise de la COVID-19 a renforcé l’intérêt des élèves envers le projet et l’étude de la qualité de l’air à l’école, non seulement dans leur propre classe mais aussi dans celle des autres. L’implication de la direction, des parents et de la collectivité a également été déterminante. Cela a fait comprendre aux élèves que leur voix est entendue. 

Demandez à n’importe quel enseignant ou enseignante ou parent en ce moment, et on vous dira que les élèves sont dépassés par les événements ces temps-ci. Qu’il s’agisse de la pandémie, des réseaux sociaux, de la technologie ou des émotions qu’ils éprouvent, les jeunes ont tellement de choses à gérer en ce moment. Mais comment les aider? Nous devons leur parler, les écouter et répondre à leurs questions. Et lorsque nous ne connaissons pas les réponses, il faut essayer de les trouver avec eux. Mme Mills et M. Fitzmaurice sont tous deux de fervents partisans de l’apprentissage avec les élèves. 

« J’apprends tous les jours avec les enfants, explique M. Fitzmaurice. Leur enthousiasme et leurs interrogations m’inspirent et me motivent. En tant que parents et pédagogues, nous ne pouvons plus protéger les enfants du monde. Nous devons être en mesure d’amener les grands enjeux mondiaux en classe et d’en parler. »

Mme Mills est du même avis, soulignant qu’il faut « leur faire comprendre ce qui se passe, mais aussi leur donner des moyens d’agir. Il faut que les jeunes aient de l’espoir et qu’ils puissent faire quelque chose pour changer le cours des choses. »

C’est exactement ce que le projet Espace vivant permet de faire. Les élèves examinent la qualité de l’air dans leur classe puis acquièrent les habiletés nécessaires pour élaborer un plan d’amélioration. Le projet commence par une chose toute simple, puis il prend toute son ampleur. 


Merci!

Comme pour tous ses programmes, Parlons sciences est en mesure d’offrir gratuitement Espace vivant aux classes partout au Canada grâce au soutien généreux de nos donateurs. Merci à l’Agence spatiale canadienne, à CodeCan et à SAP pour avoir contribué à rendre ce projet possible.

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