Aller au contenu principal

Libérer le potentiel : comment Parlons sciences a façonné la passion d'Ian Dimopoulos pour l'éducation en milieu nordique

Blogue | 12 avril 2024 | Partager sur :
Ian Dimopoulos avec d'autres bénévoles de Parlons sciences devant une rivière et un ciel nuageux
Ian Dimopoulos avec d'autres bénévoles de Parlons sciences.

Ian Dimopoulos était en première année en sciences à l'Université de Winnipeg lorsqu'il est tombé sur Parlons sciences… au sens propre ! « À ma première journée d’université, je me baladais sur le campus avec des amis et j’ai trébuché sur un bénévole vêtu d’un t-shirt bleu », se souvient Ian Dimopoulos avec émotion. Diplômé de l’école secondaire depuis peu, il essayait de s'inscrire un peu partout et souhaitait sortir de sa coquille. « Je me suis inscrit à tellement de choses ce jour-là. Parlons sciences n’en était qu’une parmi tant d’autres, mais c'est la seule qui est restée. » Aujourd'hui, plus d'une décennie plus tard, Ian est éducateur et habite Winnipeg, au Manitoba. Il a passé la dernière année à enseigner à Rankin Inlet, au Nunavut. Cependant, son parcours professionnel est jalonné d'expériences formatrices qui ont pris naissance chez Parlons sciences.

Ian avec 5 autres bénévoles de Parlons sciences en chemise bleue

Au cours de sa première année à l'université, Ian a fait du bénévolat de manière plus occasionnelle dans le cadre du programme, en organisant des événements sur le campus et en effectuant quelques visites dans des centres communautaires. « Je n'avais pas beaucoup travaillé dans le domaine de l'éducation auparavant », admet-il. « Mais j'aime les enfants et j'aimais me concentrer sur l'apprentissage pratique. Je me suis rendu compte que c'était plutôt cool ! » Au fil de ses études, il a assumé de plus en plus de responsabilités chez Parlons sciences, aidant notamment le site à organiser les Rendez-vous de la science avant, ultimement, de soumettre sa candidature pour le poste de coordonnateur de site. « Au printemps de ma première année d'université, le site cherchait un nouveau coordonnateur », raconte-t-il. « Je me souviens d'être allé à l'entrevue et de m'être senti si confiant ! C'était une expérience formidable ! » Il a travaillé comme coordonnateur de site pendant cinq ans, un mandat plus long que la plupart des autres coordonnateurs, qui n’occupent généralement le poste que pendant quelques années.

Ian en chemise bleue Parlons sciences entouré d'étudiants

Le fait d'être coordonnateur de site a donné à Ian de nombreuses occasions de mettre en pratique ses compétences en leadership et de faire preuve d’initiative dans le cadre de la réalisation de nouveaux projets. « Tout au long de mon parcours avec Parlons sciences, j'ai eu la chance de me rendre dans différentes communautés et on m’a confié une certaine autorité pour planifier des projets dans le Nord », explique-t-il. « J'ai aimé pouvoir bâtir quelque chose. Le programme m'a permis de faire entendre ma voix et de construire quelque chose à partir de zéro. » Tout au long de son mandat de coordonnateur de site, Ian a beaucoup œuvré pour rehausser les efforts de sensibilisation des communautés rurales et autochtones, recevant le financement le plus important qu'un site ait jamais eu pour ce faire. Il est particulièrement fier du lien que le site a développé avec l'école Duke of Marlborough à Churchill, au Manitoba. En 2016, Ian et un groupe de bénévoles se sont rendus à Churchill pendant une semaine pour proposer aux élèves des activités pratiques en lien avec les STIM, un voyage qui a donné naissance à une tradition annuelle pour le site de l'Université de Winnipeg et qui se poursuit encore aujourd'hui. En reconnaissance de tous ses efforts, Ian a reçu une nomination pour le prix de leadership David Colcleugh 2017, remis aux coordonnateurs de Sensibilisation Parlons sciences.

Ses expériences de sensibilisation au sein de Parlons sciences lui ont permis de développer une passion dévorante pour la vie et l'éducation dans le Grand Nord. Peu après avoir terminé ses études à l'Université de Winnipeg, le site de l'Université de Winnipeg a demandé à Ian de s'associer à eux pour réaliser un projet de sensibilisation au Nunavut. « Je pense qu'il s'agit d'un moment charnière dans vie, car à ce moment que je me suis rendu au Nunavut pour la première fois, et c’est avec Parlons sciences que je l'ai fait », explique-t-il. « Je me souviens d'avoir réfléchi pendant que j'étais là-bas. Je me souviens de m'être demandé si je me voyais enseigner ici, et la réponse a été un oui retentissant. J'adorais l'idée d'enseigner dans le Grand Nord. Au Nunavut, Ian a découvert de nouvelles expériences, de nouvelles aventures et de nouveaux liens. » Je me souviens d'avoir très vite établi un lien puissant avec les enfants. Je me suis rendu compte qu'ils étaient ravis que je sois là. J'étais reconnaissant d'être là, et c'était une énergie vraiment agréable. » Les différences en matière d'éducation entre le sud et le nord étaient frappantes, mais Ian les appréciait, trouvant remarquables les liens communautaires solides, la culture dynamique et le mode de vie plus décontracté.

Ian et ses étudiants en vêtements d'hiver cuisinant sur une cuisinière extérieure

Pendant toute une année, Ian a vécu et travaillé à Rankin Inlet, au Nunavut, où il a enseigné les sciences aux élèves de la 9e à la 11e année. Rankin est une communauté centrale pour la région de Kivalliq, de sorte que l'enseignement implique de travailler avec une population d'élèves diversifiée. « Nous essayons autant que possible de nous rapprocher de la vie au Nunavut », explique-t-il. « Au printemps, nous organisons une grande excursion de pêche et nous cherchons à faciliter la chasse aux phoques. » Il s'estime également chanceux d'avoir des « Aînés en résidence » dans son école, qui ont contribué à faciliter la création de liens avec la communauté locale et à renforcer la pertinence de l'apprentissage, par le biais d'activités et d'interactions avec les élèves. La plupart des élèves de Ian sont des apprenants de l’anglais comme langue seconde, de sorte que même en classe de sciences, l'accent est mis sur l'alphabétisation : « Si vous travaillez comme éducateur au Nunavut, vous êtes par le fait même un enseignant d'anglais langue seconde, quelle que soit la matière que vous enseignez. Il est essentiel de veiller au développement du langage en anglais et en inuktitut. » Ian a souligné l'importance de l'enseignement des langues dans les classes du Nord, expliquant qu'il permettait non seulement aux élèves de libérer leur potentiel, mais aussi de mieux comprendre leur culture et de les doter des outils dont ils ont besoin pour défendre leurs intérêts et participer à la démocratie.

Ian vit aujourd'hui à Winnipeg, au Manitoba, et occupe un nouveau poste d'enseignant d'anglais langue seconde dans une école secondaire, un poste pour lequel il estime que son séjour au Nunavut l'a bien préparé. Il espère continuer à soutenir l'éducation au Nunavut par tous les moyens possible, avec l'objectif à long terme de soutenir l'éducation dans le Nord en y effectuant de courts séjours, afin de pouvoir établir des relations solides avec les communautés tout en continuant à vivre à Winnipeg avec sa famille. « Je suis très reconnaissant envers les habitants du Nunavut de m'avoir appris et donné autant, sinon plus, que ce que j'ai pu leur donner », déclare-t-il. « Bien que je sois reconnaissant pour mon nouveau poste à Winnipeg, je ne tiendrai jamais pour acquis l'accueil et la gentillesse que les habitants du Nunavut m'ont réservés, et je m'engage à soutenir l'éducation dans le territoire par tous les moyens possible. » Et dire que tout ce parcours a commencé par une collision fortuite avec un bénévole en t-shirt bleu…

Ian dans l'Arctique avec le coucher du soleil derrière luiim

Ian admire la capacité des STIM à inspirer les élèves et à favoriser la curiosité. « Je pense que les programmes de STIM peuvent libérer beaucoup de potentiel inexploité chez les gens », déclare-t-il. « Une bonne programmation en STIM montre aux élèves le monde qui les entoure d'une manière qui a du sens à leurs yeux. Les STIM établissent un lien entre la théorie et le monde réel, et peuvent contribuer à rendre des sujets difficiles passionnants. » Ian estime qu'une bonne programmation en STIM, en particulier dans le Nord, peut contribuer à donner aux individus les moyens de libérer le potentiel de leurs communautés et, en fin de compte, d'influencer le monde, pour en faire un endroit meilleur pour tous. « J'aimerais voir un monde où tout le monde a une voix et le potentiel de vivre la vie qu'il veut vivre », dit-il. « Enseigner dans le Nord m'a exposé à de nombreuses situations très défavorisées, et j'aspire à un jour où chacun aura les moyens de réaliser ce qu'il souhaite, quels que soient ses origines, son lieu de scolarisation ou les circonstances sur lesquelles il n'a aucun contrôle. » Il invite chacun à réfléchir à ses privilèges et à sa place dans le monde pour voir comment il peut y contribuer de la manière la plus significative possible. « J'encourage les autres à apprendre le plus possible et à prendre des risques », déclare-t-il. En ce qui concerne plus particulièrement le Nunavut, il encourage les Canadiens à ne pas porter de jugement prématuré sur des endroits qu'ils n'ont jamais visités. « J'encourage tout le monde à visiter le territoire avec curiosité et respect, et à apprendre à connaître la terre et la culture par eux-mêmes », dit-il. « Il y a tellement de beauté et de force au Nunavut. »

“Good STEM programming shows students the world around them in a way that makes sense. It builds relevance between theory and the real world. It can make challenging topics seem exciting.” Dimopoulos believes good STEM programming, particularly in the North, can help empower individuals to unlock the potential in their communities and ultimately influence the world, making it a better place for all. “I’d like to see a world where everyone has a voice and the potential to live the lives they want to live,” he says. “Teaching in the North has exposed me to many significantly underprivileged circumstances, and I long for a day when everyone has the tools to achieve whatever it is they are looking for, no matter where they come from, where they go to school, or the circumstances under which they have no control.” He urges everyone to consider their privilege and place in the world to see how they can contribute in the most meaningful way. “I would encourage others to learn as much as they can and be willing to take risks,” says Dimopoulos. Specifically in the context of Nunavut, he encourages Canadians not to make premature judgments about places they have never been. “I would encourage everybody to visit with curiosity and respect and learn about the land and the culture for themselves,” he says. “There is just so much beauty and strength in Nunavut.”

Dimopoulos is now living in Winnipeg, Manitoba and working in a new position as a high-school English as an Additional Language teacher, something for which he feels his time in Nunavut prepared him well. He still hopes to continue to support education in Nunavut in whichever ways he can, with a long-term goal to support northern education in more of a fly-in, fly-out capacity so that he can build strong relationships with communities while still living in Winnipeg with his family. “I’m so thankful to the people of Nunavut for teaching me/giving me just as much, if not more than I was able to give them,” says Dimopoulos. “While I’m grateful for my new position in Winnipeg, I will never take for granted how welcoming and kind the people of Nunavut have been to me, and I am committed to supporting education in the territory in whatever way I can.” And this entire journey started with one fateful collision with a volunteer in a blue shirt.