Des téléphones cellulaires aux robots : 30 ans d’évolution en milieu de travail avec Parlons sciences
Cette année marque le 30e anniversaire de Parlons sciences. Bien des choses ont changé en trois décennies! Les téléphones cellulaires, qui avaient jadis la taille d’une brique, tiennent maintenant dans notre poche. Les premiers messages textes sont devenus possibles. La première caméra de téléphone portable a été inventée il y a près de 30 ans. À la même époque, les changements climatiques ont commencé à faire la une des journaux et nous avons été témoins d’avancées dans les domaines de l’exploration spatiale, des soins de santé et des droits de la personne, et de bouleversements géopolitiques majeurs.
Cette période a également été marquée par d’énormes changements dans la nature du travail et dans l’environnement de travail lui-même. Comme ce fut le cas lors des décennies précédentes, les progrès technologiques furent à l’origine d’un grand nombre de ces changements. Les nouveaux appareils, les inventions et les nouveaux outils ont eu un impact direct sur le milieu de travail. De nombreuses avancées sociales et culturelles ont également eu lieu, de sorte que les lieux de travail d’aujourd’hui sont beaucoup plus diversifiés qu’ils ne l’étaient il y a 30 ans. Cette diversité se voit également dans l’âge des personnes occupant actuellement le marché du travail. Aujourd’hui, de nombreux travailleurs et de nombreuses travailleuses choisissent de continuer à travailler au-delà de ce qui était autrefois considéré comme l’âge de la retraite et, par conséquent, beaucoup de lieux de travail comptent des gens représentant tous les groupes d’âge.
Aujourd’hui, pour de nombreuses personnes, le salaire n’est pas le principal critère d’embauche et les gens tiennent compte de divers facteurs lorsqu’ils choisissent leur lieu de travail et leur poste. Bien que cela ait toujours été le cas, cette tendance s’est accentuée au cours des 30 dernières années. Plus que jamais, les valeurs personnelles entrent en ligne de compte lorsque vient le temps de choisir l’organisation pour laquelle une personne souhaite travailler. Nombreux sont ceux qui souhaitent travailler dans une entreprise dont les activités sont bénéfiques à la société et qui se préoccupe du mieux-être de ses employé.es. Conscientes qu’une main-d’œuvre en bonne santé et heureuse favorise le rendement, de nombreuses entreprises ont mis en place, au cours des 30 dernières années, des programmes destinés à attirer et à soutenir leur personnel.
Au cours de cette période, des efforts ont également été déployés en matière d’équité, de diversité, d’inclusion et d’accessibilité (EDIA) dans l’ensemble de notre société. Les programmes visant à encourager un plus grand nombre de femmes, de personnes noires, d’Autochtones et de personnes racisées à travailler dans des domaines où ils et elles étaient historiquement sous-représentés ont eu un impact positif sur le développement d’une main-d’œuvre plus diversifiée et plus représentative. Les perspectives, les connaissances et les compétences des groupes sous-représentés ont enrichi les lieux de travail, et leur présence a également contribué à changer la culture en milieu de travail. Bien qu’il reste encore du travail à faire, les politiques et les programmes de formation ont contribué à faire comprendre que ce qui était autrefois considéré comme un comportement « politiquement correct » consiste simplement à traiter les autres, indépendamment de leur origine, de leur genre, de leur orientation sexuelle, etc., avec la décence qui s’impose.
Pour l’essentiel, les changements qui se sont produits en raison des changements culturels et sociétaux ont été de nature évolutive. Toutefois, la période durant laquelle Parlons sciences a été actif a également été marquée par des changements sur le lieu de travail qui ne peuvent être décrits que comme révolutionnaires. Ces changements révolutionnaires sont le résultat de ce que l’on a appelé « la révolution numérique ».
C’est l’apparition des ordinateurs personnels dans les années 1980 et la prolifération ultérieure des ordinateurs en réseau, d’Internet et des appareils mobiles dans les années 1990 qui ont jeté les bases de la révolution numérique qui a transformé le monde du travail et se poursuit aujourd’hui. Si l’impact de la révolution numérique est le plus évident dans les lieux de travail où des tâches de bureau sont effectuées, aucun secteur n’a pu éviter les bouleversements de la technologie numérique. Qu’il s’agisse de l’utilisation de systèmes de positionnement géographique (GPS) et de drones dans les secteurs de l’agriculture et des ressources naturelles, de systèmes infonuagiques de gestion des stocks et d’approvisionnement dans l’industrie manufacturière, ou de l’utilisation de la technologie vidéo en médecine et dans les métiers spécialisés, la technologie numérique est essentielle dans les milieux de travail contemporains.
Au début des années 1990, de nombreux emplois nécessitaient encore une présence physique en un lieu précis. Aujourd’hui, la révolution numérique a rendu le télétravail à la fois possible et souhaitable. Les outils de vidéoconférence et de gestion de projets permettent au personnel de travailler depuis n’importe quel endroit muni d’une connexion Internet. Pour beaucoup, le concept traditionnel du lieu de travail ne s’applique plus.
Chez Parlons sciences, nous en avons été les premiers témoins. Notre premier bureau et notre première équipe se trouvaient à London, en Ontario. Aujourd’hui, bien que nous ayons toujours un bureau physique à London, plus de la moitié de notre personnel travaille à distance. En plus de répondre aux besoins du personnel local pour qui le travail à distance permet d’établir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ces outils nous ont permis d’attirer et de retenir des personnes talentueuses provenant de partout au pays, qui, pour la plupart, n’auraient pas été en mesure de s’installer à London.
Depuis le début des années 1990, l’intelligence artificielle (IA) et la robotique ont toutes deux évolué et accru leurs possibilités d’utilisation en milieu de travail. Les premiers robots étaient des machines fixes qui exécutaient des fonctions simples et répétitives, telles que le soudage par points sur une chaîne de fabrication. Au fil des ans, la fonctionnalité des dispositifs robotiques s’est améliorée et ils ont pris une place plus importante dans de nombreux lieux de travail. En fait, un article paru en 2018 dans le Financial Post indiquait que le Canada comptait 136 robots pour 10 000 employés et que ce nombre ne cessait de croître. Dans certains cas, ils ont remplacé les travailleurs humains; dans d’autres cas, ils ont permis d’offrir un rythme de travail supérieur à ce que les humains étaient en mesure d’offrir. Les robots sont utilisés dans l’exploitation minière et l’agriculture, ainsi que sur les chantiers de construction. Les robots nettoyeurs frottent et font briller les sols dans les espaces publics tels que les centres commerciaux, et les robots livreurs de repas occupent certains postes non qualifiés. Certains des nouveaux robots sont des robots collaboratifs qui travaillent avec les humains pour accomplir une tâche spécifique.
En général, les tâches confiées aux robots sont celles qui sont répétitives ou dangereuses. Les tâches qui requièrent de la précision motrice, un esprit critique, une capacité de résolution de problèmes et des habiletés sociales ne peuvent encore être accomplies que par des humains. L’utilisation de robots n’équivaut pas nécessairement à une réduction de la main-d’œuvre. Selon un rapport de Statistique Canada datant de 2020, les entreprises qui ont investi dans la robotique ont même embauché 15 % de travailleurs de plus que celles qui ne l’ont pas fait. Après tout, ces travailleurs robotisés doivent être programmés, entretenus et réparés par quelqu’un et, dans certains cas, les robots entraînent une augmentation du rendement et de l’expansion, ce qui entraîne aussi la création de plus d’emplois pour les travailleurs humains.
Parlons sciences n’a pas non plus échappé à l’influence de l’IA ou de la robotique. Bien que vous n’apercevrez pas (encore) de robots chez Parlons sciences, vous verrez que nous créons des programmes et des ressources qui aideront les élèves à s’épanouir lorsqu’ils entreront sur le marché du travail de demain. Ces programmes comprennent des éléments tels que l’apprentissage de l’IA, de la pensée informatique et de la programmation informatique, ainsi que des notions qui favorisent l’acquisition de compétences et d’aptitudes qui ne peuvent pas être reproduites par des robots. Cette approche tournée vers l’avenir correspond aux besoins exprimés par l’industrie et aux objectifs des responsables de l’éducation à l’échelle du Canada.
Les changements sociaux, culturels et technologiques des 30 dernières années ont eu un impact considérable sur les travailleurs et travailleuses et leur milieu de travail. Nous avons assisté à l’essor de l’économie parallèle, au développement accéléré des carrières liées aux changements climatiques et à la durabilité, ainsi qu’à l’augmentation de l’utilisation de l’IA et de la robotique en tant que remplaçants et créateurs d’emplois. Les 30 dernières années ont démontré que les compétences acquises grâce à la participation à des programmes liés aux STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) sont devenues plus précieuses dans tous les secteurs du travail. Que nous réservent donc les 30 prochaines années? Pour citer la légende du baseball Yogi Berra : « Il est difficile de faire des prédictions, surtout pour l’avenir. » Nous pouvons cependant être certains d’une chose, c’est qu’il y aura du changement. Quel que soit notre lieu de travail ou le travail que nous effectuons, le désir d’apprendre tout au long de notre vie, qui a toujours été considéré comme une approche gagnante pour les individus, deviendra certainement la norme pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses.
Références
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