Comment parler des changements climatiques aux enfants sans les effrayer

« Les changements climatiques m’effraient parce que j’ai peur que ce soit la fin de notre monde », déclare Maya, 14 ans, une élève de 9e année de l’ouest de Toronto. Levi, 9 ans, qui vit dans la région de Calgary, dit : « Les changements climatiques me rendent triste parce qu’ils entraînent l’extinction des animaux. »
  
Ces enfants ne sont pas les seuls à vivre de l’anxiété. Une étude soutenue par l’UNICEF portant sur 46 000 enfants a révélé que 9 enfants sur 10 s’inquiètent à propos des changements climatiques, et 89 % estiment que l’on n’en fait pas assez dans ce domaine.
 
« Les changements climatiques ressemblent à un train qui déraille à toute vitesse et de nombreux enfants se sentent impuissants, sans outils pour l’arrêter », explique Megan Walter, spécialiste de l’éducation chez Parlons sciences. La mission de cet organisme sans but lucratif national est d’inspirer et de mobiliser les enfants et les jeunes du Canada afin qu’ils et elles acquièrent les compétences nécessaires pour évoluer dans notre monde en constante mutation. Ces craintes sont si répandues qu’elles ont maintenant un nom : « écoanxiété » et « détresse liée aux changements climatiques ».
 

Ce que les enfants apprennent à propos des changements climatiques

Alors que les curriculums varient d’une région à l’autre du pays, les changements climatiques ne sont toujours pas largement enseignés. Les élèves du système d’éducation publique commencent à s’informer sur l’environnement dès les premières années du primaire. Dans les années suivantes, il est possible qu’ils et elles en apprennent davantage sur les changements climatiques en tant que problème mondial, et au secondaire, ils et elles pourront analyser la responsabilité des humains dans la problématique des changements climatiques, puis comment cet enjeu touche les autres êtres vivants.
 
Les enfants sont également exposés aux histoires rapportées dans les médias. « Les enfants découvrent le réchauffement des océans, la fonte des calottes glaciaires, la disparition d’espèces et les incendies de forêt, ajoute Mme Walter. De plus, avec la présence croissante de plateformes de médias sociaux telles que TikTok et Instagram, les enfants reçoivent de nombreuses informations non vérifiées. »
 

Enseigner les STIM pour les encourager à agir

Il est essentiel de fournir aux enfants des informations précises et fondées sur la science afin de leur permettre de découvrir des pistes de solution. En 2022, Parlons sciences a travaillé avec un groupe diversifié de 82 adolescent.es afin de comprendre quels sont les obstacles qui empêchent les jeunes d’agir pour le climat et pour mettre en évidence les potentiels changements à apporter aux curriculums. Ce projet de recherche, nommé « Labo d’action climatique », a également aidé des spécialistes de l’éducation, comme Mme Walter, à découvrir des moyens efficaces de parler aux enfants des changements climatiques et de les encourager à poursuivre une carrière dans les STIM.
 
« Nous formons la prochaine génération de leaders, explique Mme Walter. Un jour, nos enfants seront ceux qui seront présents lorsque d’importantes décisions seront prises en matière de législation sur le climat et d’innovation. Encourager les enfants à poursuivre des études en STIM, c’est leur donner les outils dont ils et elles auront besoin quand viendra le temps de prendre ces décisions pour la planète. »
 

Comment enseigner les changements climatiques aux enfants

Comme on sait que les changements climatiques accablent souvent les enfants, il est important d’en parler de manière à les outiller sans les effrayer. Mme Walter nous offre ici cinq conseils à garder en mémoire.

1. Renseignez-vous
Il y a beaucoup de désinformation au sujet des changements climatiques. Faire votre propre examen de sources fiables vous aidera à répondre avec précision aux questions des enfants.
 
2. Soyez solidaire
Parler des changements climatiques peut être vraiment effrayant pour certains enfants, alors préparez-vous à des conversations difficiles et potentiellement émotionnelles. Les enfants ont de plus en plus l’impression que les adultes sont à l’origine du problème et qu’ils seront laissés à eux-mêmes pour le résoudre, il est donc crucial que vous reconnaissiez votre rôle. Après les avoir écoutés parler de leurs émotions, il peut être utile de proposer des actions positives que vous pouvez entreprendre ensemble pour lutter contre les changements climatiques.
 
3. Séparez les informations en petits morceaux plus faciles à absorber
Séparer les informations permet aux enfants de les traiter et de les retenir plus facilement. Pendant qu’on y est, il peut également être utile de proposer aux enfants de petites actions tangibles à entreprendre. Par exemple, si les enfants découvrent la pollution par les émissions de gaz à effet de serre provenant de la production de vêtements, envisagez de les emmener dans une boutique de vêtements d’occasion. Les changements climatiques peuvent sembler être un problème trop important pour être résolu, mais les enfants peuvent contrôler ces petites étapes qui, dans l’ensemble, mèneront à des changements positifs.
 
4. Explorez la nature ensemble
Se promener en nature est une excellente façon de développer son empathie pour l’environnement. Passez du temps à l’extérieur, explorez les parcs du quartier, les sentiers et autres milieux naturels.
 
5. Concentrez-vous sur le positif
Il est vraiment important que l’action climatique positive ne soit pas perçue comme une punition. De nombreuses initiatives d’action pour le climat découragent les enfants de faire des choses qu’ils aiment, comme manger certains aliments ou acheter leurs articles préférés. Au lieu d’interdire des choses, concentrez-vous sur des solutions plus durables. Par exemple, quand les enfants découvrent le danger des émissions causées par l’importation de fruits et de légumes, emmenez-les au marché d’un fermier local pour savoir lesquels de leurs aliments préférés sont cultivés à proximité.
 
« Si les enfants tiennent à quelque chose, ils et elles seront plus en mesure d’agir à ce sujet », conclut Megan Walter.
 
 Voici des activités de STIM à faire à la maison, conçues par les experts et expertes de Parlons sciences! 
 
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