Aller au contenu principal

Mon parcours dans les STIM

Blogue | 16 mai 2023 | Partager sur :
Oh! Froid Canada!

J’ai regardé par la fenêtre du Jumbo Jet 747 transportant ma famille sur plus de 10 000 km de Hong Kong à notre nouvelle maison à Calgary, en Alberta. La neige soufflait violemment à l’extérieur de la petite fenêtre ronde. Du haut de mes 10 ans, je n’avais jamais vu de neige et c’était la première fois que je montais dans un avion. Quand j’ai finalement atteint la porte de l’avion pour débarquer, le vent froid et glacial entrant par le grand espace m’a figée à l’arrêt. Je me suis tournée pour regarder nerveusement ma mère, qui m’a exhortée à faire mon premier pas : celui qui commencerait notre nouveau voyage au Canada.

Les grands espaces

Quand j’ai commencé l’école à Calgary, il n’y avait qu’une poignée d’élèves chinois et aucun employé asiatique à l’école. Mes camarades de classe étaient impatients de m’aider, mais apprendre l’anglais était un processus frustrant. Mon enseignante de 4e année aimait les mathématiques et les sciences et elle s’est assurée que, malgré mon anglais limité, je puisse toujours participer aux activités de notre classe. Contrairement à la cour de l’école à Hong Kong, mon école ici avait un grand espace vert avec des équipements de jeux. Nous avons passé beaucoup de temps à l’extérieur pour en apprendre davantage sur les plantes, les animaux et leur habitat. Ma partie préférée était de créer et d’entretenir notre propre terrarium, et je me souviens d’un cours de mathématiques où nous jouions au kickball dans la neige. Notre enseignante, nous conduisait en cercle et nous créions des lignes de séparation pour nous aider à solidifier les concepts de l’unité de fraction. Il y avait aussi des défis de construction et de conception que j’aimais bien. Je pense que voir des concepts de mathématiques, de sciences et d’ingénierie dans la vie de tous les jours et être à l’extérieur a allumé mon étincelle initiale pour les STIM.

Child sitting on wooden fence.
L’été avant d’immigrer au Canada.
Youth standing in front of the Grand Canyon
Étudiante universitaire dans un camp de géologie dans le Grand Canyon.
Une touche de bienveillance

Mon intérêt pour les STIM s’est poursuivi au secondaire. J’ai été sélectionnée dans le cadre d’un concours de rédaction pour assister à un événement organisé par la Société royale du Canada en partenariat avec l’Université de Calgary. C’est grâce à cet événement que j’ai pu rencontrer un lauréat du prix Nobel de physique, le Dr Richard Taylor. Il a partagé le prix Nobel de 1990 avec Jerome Friedman et Henry Kendall du MIT pour la recherche, tout en travaillant au Stanford Linear Accelerator Center (SLAC) en Californie. Ces recherches ont conduit à la mise en évidence expérimentale des quarks et des gluons, qui sont des particules élémentaires à l’intérieur de l’atome. Je venais de l’entendre parler lors d’une séance et j’ai été surprise de le trouver juste à côté de moi dans la file d’attente du buffet. Il m’a invitée à m’asseoir avec lui à la table du dîner. Il m’a raconté des histoires sur son enfance dans une ferme à Medicine Hat, en Alberta. Il a expliqué comment il en était venu à perdre quelques doigts à la suite d’un accident de machinerie agricole. Il a raconté comment il avait eu des difficultés à l’école au début, obtenant des résultats d’environ 60 %, mais finalement, il a trouvé sa place dans les STIM. Le rencontrer a été une expérience inoubliable et je n’oublierai jamais sa gentillesse!

Les STIM sont partout

Tout en poursuivant une spécialisation en sciences de l’environnement à l’Université de Toronto et par la suite un baccalauréat en éducation à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (OISE), j’ai acquis une expérience de travail dans une variété de postes coopératifs et de stages. J’ai travaillé dans un organisme à but non lucratif en tant qu’évaluatrice environnementale, dans une usine automobile en tant que spécialiste de la réduction des émissions, à la Direction de la recherche sur la qualité de l’air d’Environnement Canada (Downsview) en tant qu’assistante de recherche et j’ai enseigné la programmation scientifique au Centre des sciences de l’Ontario. Ces expériences m’ont appris la valeur des expérimentations de STIM réelles, en particulier pour les élèves en classe, et je voulais avoir l’occasion de partager ces expériences avec eux.

Une petite ondulation dans la mer

L’année où j’ai commencé à enseigner, il y a plus de 20 ans, l’école a embauché trois nouveaux professeurs de mathématiques et de sciences : toutes des femmes et deux d’origine asiatique, ce qui faisait une importante différence par rapport aux deux récents retraités du département. Cette année-là, une de mes collègues a proposé une merveilleuse idée : demander aux élèves de dessiner un scientifique. Les premières années, les dessins représentaient des hommes blancs en blouse de laboratoire. Au cours des années suivantes, des dessins d’hommes et de femmes ont émergé. Certains élèves ont dessiné des portraits de moi-même et de mes collègues, mais surtout, beaucoup ont commencé à dessiner une image d’eux-mêmes. Nous ne pouvions pas nous empêcher de nous demander : notre représentation avait-elle quelque chose à voir avec cela? Peut-être que le vent tournait et que nous verrions plus de diversité dans les STIM. De nos jours, c’est excitant d’avoir d’anciens élèves qui reviennent me dire qu’ils travaillent dans un domaine lié aux STIM.

Parlons sciences

Je suis une combinaison de toutes ces expériences dans mon rôle de spécialiste de l’éducation au sein de l’équipe de développement numérique de Parlons sciences. Pour cette raison, concevoir des ressources de STIM accessibles et inclusives pour les enseignant.es et les élèves est très important pour moi. Le Canada est un mélange diversifié de personnes de partout dans le monde, vivant dans un vaste paysage. Nous voulons que les élèves puissent apprendre et se connecter avec de nouvelles connaissances, technologies et carrières. Chez Parlons sciences, j’apprécie les occasions de transmettre mes expériences et de célébrer ma culture et mon héritage avec mes collègues, et j’espère que nous pourrons continuer à faire tomber les obstacles alors que nous nous tournons vers l’avenir.

- Mazy Leung, spécialiste de l’éducation, équipe du développement numérique

Women sitting on couch laughing
Leung tournée vers l’avenir!