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L’importance d’avoir des modèles

Blogue | 19 juillet 2023 | Partager sur :
« À quoi ressemble mon avenir? »

Certaines personnes ont des passe-temps bien précis : la lecture, les arts, etc. Quant à moi, j’ai toujours aimé apprendre. C’est pourquoi j’ai saisi toutes les occasions d’acquérir de nouvelles compétences et de me familiariser avec de nouveaux concepts.

 

Mes emplois, mes passe-temps et mes passions ont toujours inclus des éléments issus des trois matières que je préférais – l’éducation physique, les sciences et les langues. J’ai aimé le défi que représentait l’apprentissage des matières et la facilité avec laquelle j’arrivais à intégrer chacune d’entre elles, et mes études postsecondaires en sciences, loisirs/affaires et éducation y ont également fait écho.

 

J’ai grandi dans les années 70 et 80 et je n’avais pas la moindre idée de ce à quoi ma vie pourrait ressembler. De quoi serait fait mon avenir? Que devais-je faire après mes études? Comme j’ai grandi dans une petite ville avant l’avènement d’Internet, les seuls modèles auxquels je pouvais m’identifier me semblaient limités au lieu que j’habitais et aux personnes que je voyais sur la chaîne de télévision locale. J’ai réalisé plus tard que cette absence de modèles avait profondément marqué ma jeunesse.

Tammy Webster 8 Year Old Child
High School Graduation
Naviguer dans deux mondes à la fois

Grâce à la prédominance actuelle des médias sociaux et de l’information instantanée, la réelle possibilité de « voir » des modèles peut avoir un impact des plus importants. En quelques clics, les jeunes peuvent entrer en contact avec d’autres personnes dans le monde entier. En tant que membre de la génération X, j’ai eu l’incroyable chance d’être témoin de l’apparition des nouvelles technologies et innovations, ainsi que de leurs multiples utilisations.

 

En tant que personne « perçue comme blanche », il y a eu des moments dans mon enfance et ma jeunesse où j’avais l’impression que personne ne me représentait. Parmi les émissions que j’étais autorisée à regarder, il y avait Diff'rent Strokes, Facts of Life, The Six Million Dollar Man et Happy Days, mais en raison de mes origines culturelles, j’avais parfois de la difficulté à réconcilier les différentes parties de ma personnalité avec une potentielle version future de moi-même. L’absence d’un modèle reconnu ou public issu des Premières Nations ne m’a cependant jamais vraiment découragée. Ainsi, j’ai toujours ressenti de la fierté et apprécié la richesse de la culture et du patrimoine qui coulaient dans mes veines, mais je ne voyais pas de chemin clair à suivre.

 

À différentes étapes de mon enfance, j’ai été influencée par les gens qui m’entouraient : mes enseignant.es, les membres de ma famille et plusieurs autres. Ma mère occupait trois emplois et n’a jamais laissé cela l’empêcher d’élever ses enfants. Tous les formulaires scolaires étaient signés à temps. Mes enseignant.es m’offraient de nouvelles occasions passionnantes d’exploiter mes connaissances (que ce soit en m’inscrivant à des concours d’orthographe, à des foires scientifiques ou dans des équipes sportives). J’étais entourée de personnes qui ont contribué à former la personne que je suis aujourd’hui. Je ne l’ai simplement pas reconnu à l’époque.

Nouveaux modes de pensée

En me tournant vers le passé, les yeux marqués par les rides et avec quelques décennies d’études à mon actif, je me rends compte que j’ai toujours eu des « modèles ». Il ne s’agissait pas de modèles formels qui me ressemblaient ou avec qui je partageais des expériences vécues. Il s’agissait néanmoins de personnes qui m’entouraient, me guidaient, m’enseignaient et échangeaient avec moi, des personnes qui contribuaient à mon estime personnelle et qui voyaient des opportunités au-delà de ce qui était accepté et attendu de moi.

 

Au fil de mes décennies d’éducation formelle et informelle, de pratique de sports et d’exercice d’emplois divers, j’ai développé ma confiance, mes compétences, ma compréhension et mon estime personnelle. J’ai appris que les modèles ne sont qu’une partie de l’image plus large de mon esprit en tant que femme des Premières Nations. L’éducation a été la base d’un grand nombre de mes expériences de vie.

 

L’éducation au sein des écoles occidentales formelles ou dans le cadre informel des sports et de l’athlétisme. L’éducation par l’entremise des histoires de mes amis, des membres de ma famille et de gardiens du savoir. L’éducation issue des erreurs ou des réussites. L’éducation est partout autour de nous. Le fait d’être un modèle ou une source d’inspiration ne signifie pas nécessairement qu’on nous met sur un piédestal. Cela peut simplement être un moyen pour quelqu’un de protéger, de construire et de nourrir l’esprit d’une personne par l’exemple, en agissant comme un phare qui éclaire le chemin et illumine la destination d’une personne tout au long de sa vie.

 

Les élèves vont et viennent. Ils ont tous les âges et possèdent toutes les expériences. Vous n’avez pas besoin d’une éducation formelle pour être un phare. Utilisez plutôt la chaleur humaine, le réconfort et les conseils issus de la lumière pour éclairer le chemin des générations à venir.

-Tammy Webster, directrice de l’équité, Parlons sciences

Class of '94 at University of Waterloo