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L'équité et l’inclusion

Actualités | 28 février 2020 | Partager sur :

Visiter les collectivités autochtones pour favoriser l’équité et l’inclusion

En mars 2019, Kirsten Nelson, bénévole, était dans une classe à Attawapiskat, observant des élèves occupés à insérer des biscuits graham écrasés dans un collant de nylon. Le but de l’activité était de simuler le système digestif. « Ils n’oublieront jamais cet exercice », affirme-t-elle.

Kirsten avait récemment suivi le programme de formation autochtone conçu par Parlons sciences, et elle était enthousiaste à l’idée d’appliquer ce qu’elle venait d’apprendre dans son travail de bénévole dans la Première Nation d’Attawapiskat, une collectivité située dans le nord de l’Ontario, à l’embouchure de la rivière du même nom, à la baie James. Elle y est restée une semaine, visitant l’école primaire et l’établissement secondaire où elle a rencontré chacun des élèves au moins deux fois.

L’expérience a ravi Kirsten. C’était son deuxième séjour dans une collectivité autochtone; son premier, quatre mois plus tôt, avait eu lieu dans la Première Nation de Deer Lake, à environ une heure en avion au nord de Sioux Lookout, à l’est de la frontière manitobaine. Elle est restée une semaine complète dans l‘école primaire, enseignant les dinosaures aux élèves et établissant des ponts tant au sein des murs de l’école que dans la collectivité entière.

Parlons sciences mise sur une approche à volets multiples pour susciter l’intérêt des enfants et des jeunes autochtones d’un bout à l’autre du pays, ainsi que sur la stratégie de sensibilisation des jeunes de son Comité consultatif national sur les questions autochtones. L’organisme offre en outre une formation spécialisée aux coordonnateurs et bénévoles du programme Sensibilisation qui sont appelés à travailler dans des collectivités autochtones. Quelque 124 coordonnateurs et bénévoles ont reçu cette formation en 2018-2019.

Prenant appui sur les appels à l’action issus de la Commission de vérité et réconciliation, ce programme de formation procure au personnel et aux bénévoles un nouveau niveau de compréhension et de connaissance des histoires, perspectives et philosophies des premiers peuples. Il consiste en six vidéos formatives présentant les points de vue de personnes respectées et variées, un manuel, et des discussions dirigées en groupe.

« Je me suis sentie si énergisée en quittant l’atelier, sachant que tant de choses sont possibles », d’affirmer Kirsten, qui est déjà enseignante mais aussi candidate au doctorat en mathématiques à l’Université Carleton, à Ottawa.

Le programme de formation autochtone de Parlons sciences vise à assurer que les expériences d’apprentissage des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) sont aussi transformatives et significatives pour les jeunes autochtones que pour les jeunes non autochtones.

« Cette formation permet au personnel et aux bénévoles d’adapter les activités afin qu’elles respectent les modes de connaissance et d’apprentissage des personnes autochtones », indique Bonnie Schmidt, présidente et fondatrice de Parlons sciences.

Parlons sciences est résolu à offrir des expériences d’apprentissage pertinentes, signifiantes, accessibles et inclusives à tous les apprenants, sans égard à leur sexe, leur provenance, leur culture, leur langue, leurs capacités ou leur situation financière. Depuis 1993, Parlons sciences a rejoint plus de 2 000 collectivités d’un bout à l’autre du Canada, dans l’ensemble des provinces et territoires, et aussi loin au nord que Resolute Bay, au Nunavut.

L’an passé, Parlons sciences a poursuivi ses partenariats en régions éloignées, notamment à Moberly Lake en Colombie-Britannique, à High Prairie en Alberta et à Inuvik dans les Territoires du Nord-Ouest, étant allé au-delà des initiatives scolaires pour travailler avec la communauté entière.

« Les enfants nous regardent, les yeux grand ouverts, semblant penser, “mais qu’est-ce qui se cache dans votre sac magique?”, raconte Kirsten. Les trousses sont des ressources merveilleuses – elles sont bien conçues, et parfaitement alignées sur les attentes pédagogiques. »

La formation a été inestimable pour Kirsten, qui est également bénévole pour le programme de mentorat pour les Autochtones de Parlons sciences, lequel soutient les jeunes Autochtones de l’école secondaire de Cornwall.

Volunteer and high school students

 

Taylor Jamieson, candidate au doctorat en oncologie à l’Université d’Ottawa, est elle aussi bénévole auprès de ces élèves avides d’apprendre. Elle-même autochtone, Taylor est d’avis que ce programme inspire et oriente les jeunes.

Quelques fois par année, Taylor visite l’école de Cornwall pour y animer des activités et aider les élèves autochtones à se préparer en vue d’une expo-sciences à l’Université d’Ottawa. Les jeunes peuvent en outre communiquer avec la jeune femme tout au long de l’année pour obtenir des conseils d’ordre général.

Elle a tenu le rôle de mentor auprès d’élèves depuis leur 10e année (3e secondaire) jusqu’à l’obtention de leur diplôme. Une personne de ce groupe étudie maintenant les mathématiques à l’université, et une autre étudie les sciences infirmières.

Taylor est devenue bénévole pour Parlons sciences lorsqu’elle étudiait au premier cycle, à l’Université de Winnipeg. Elle adorait l’idée de travailler avec des enfants, ayant déjà été bénévole dans un hôpital pour enfants. Lorsqu’elle a déménagé à Ottawa, poursuivre son travail à Parlons sciences allait de soi pour la jeune femme.

« Le mentorat est très souvent bénéfique. Et lorsqu’un jeune se reconnaît dans son mentor, lorsqu’il voit en lui son propre parcours, il peut se dire, “si lui y est arrivé, alors moi aussi j’en suis capable” » – Taylor Jamieson

Dans son rôle de mentor auprès des jeunes de Cornwall, elle dit que son but premier est de voir les jeunes acquérir de l’assurance.

« Beaucoup d’élèves sont extrêmement timides. Le meilleur résultat pour moi, le jour de l’expo-sciences, est de voir des élèves qui tremblaient de peur au début du projet, mais qui sont maintenant heureux de leur expérience et tout à fait à l’aise. »

La bénévole ajoute que son travail à Parlons sciences a en outre amélioré ses propres aptitudes en communication et en animation. À long terme, ses discussions avec les jeunes pourraient même, croit-elle, lui donner un élan sur le plan professionnel. « Cela pourrait m’aider lorsque j’aurai à échanger avec mes patients, parce que, oui, je pense aller en pédiatrie. »