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Explorer les cellules souches et mobiliser la prochaine génération de scientifiques canadiens

Dans les médias | 2 mai 2022 | Partager sur :

Parlons sciences et la Société royale du Canada se sont associés pour offrir aux lecteurs du Globe and Mail une couverture pertinente des enjeux qui nous concernent tous, de l'éducation à l'impact des avancées scientifiques. Cet article a d’abord été publié sur le site du Globe and Mail


Cate Murray est présidente et cheffe de la direction du Réseau de cellules souches du Canada, un OBNL dont la mission est de contribuer à la création de thérapies et de technologies permettant de sauver des vies grâce à la recherche en médecine régénérative, au bénéfice de tous.

Et si les traitements de maladies rares et chroniques comme le diabète de type 1 ou la maladie d'Alzheimer pouvaient être trouvés dans notre propre corps ? Et s’il devenait possible un jour de guérir totalement les foies et les poumons malades ? La science s'en approche de très près, et cette réponse se trouve dans les cellules souches.

On définit communément les cellules souches comme les « blocs de construction » du corps humain. Ce que l'on sait moins, cependant, c'est que ces minuscules cellules ont un potentiel énorme pour traiter une multitude de maladies, de blessures et de pathologies qui nuisent à la qualité de vie, et le Canada est un leader mondial dans ce domaine depuis plus de 60 ans.

Les cellules souches sont uniques, car elles ont la capacité de se régénérer en se divisant et en se développant en cellules plus matures et spécialisées. Elles sont très différentes des plus de 200 autres types de cellules du corps, car elles ont le potentiel de se différencier en n'importe quel type de cellule et peuvent recréer, réparer ou remplacer des cellules, des organes ou des tissus endommagés ou malades.

En tant que technologie clé dans le domaine de la médecine régénérative, les cellules souches ouvrent indéniablement de nouvelles voies pour traiter les maladies et les blessures. Les thérapies à base de cellules souches sont utilisées depuis de nombreuses années pour traiter les cancers du sang comme la leucémie, mais elles sont également utilisées aujourd'hui pour traiter la sclérose en plaques agressive. Elles sont également remplies de promesses et il est très possible qu’elles permettent un jour de traiter le diabète de type 1, les maladies cardiaques, les maladies rénales, les lésions de la moelle épinière et les troubles neurologiques comme les maladies d'Alzheimer et de Parkinson.

La science canadienne, la force canadienne

L'existence des cellules souches a été confirmée pour la première fois par deux Canadiens de l'Université de Toronto, les docteurs Ernest McCulloch et James Till, au début des années 1960, alors qu'ils étudiaient les effets des radiations sur la moelle osseuse des souris. Depuis, le Canada a démontré son statut de chef de file mondial dans le domaine, les chercheurs du pays ayant été à l’origine de nombreuses découvertes et avancées scientifiques notables.

Par exemple, en 1992, alors qu'il travaillait à l'Université de Calgary, le Dr Sam Weiss a découvert des cellules souches neurales dans le cerveau de mammifères adultes, une découverte qui a depuis conduit à de nouvelles approches pour le remplacement et la réparation des cellules cérébrales, et à des stratégies thérapeutiques expérimentales pour le cancer du cerveau. En 1993, les docteurs Janet Rossant et Andras Nagy ont prouvé la pluripotence des cellules souches embryonnaires, confirmant qu'elles ont la capacité de se transformer en n'importe quel type de cellule dans le corps, une découverte fondamentale qui a eu un impact durable sur la biologie des cellules souches.

De nombreuses autres découvertes et avancées importantes ont suivi, notamment l'identification des cellules souches dérivées de la peau par le Dr Freda Miller en 2001, la découverte des cellules souches du cancer du sein par le Dr Connie Eaves en 2006 et l'identification des cellules souches musculaires par le Dr Michael Rudnicki en 2007, pour n'en citer que quelques-unes. Prises dans leur ensemble, les contributions des scientifiques et des chercheurs canadiens ont été et continuent d'être impressionnantes.

Même au-delà des antécédents historiques du Canada, le potentiel économique de la médecine régénérative canadienne du futur est des plus enthousiasmants. Les économistes de la santé ont indiqué que le Canada pourrait s'emparer d'au moins 5 % du marché projeté de 77 milliards de dollars américains, ce qui représente 5 milliards de dollars de croissance potentielle pour le Canada et la création de 6 000 emplois hautement qualifiés.

Avec un tel potentiel pour l'avenir du domaine, la question se pose : Comment peut-on opter pour une carrière en biologie des cellules souches et en médecine régénérative ? Comment les jeunes d'aujourd'hui et de demain peuvent-ils se renseigner sur ce secteur important et en pleine croissance ?

Favoriser l’intérêt de la prochaine génération pour la science des cellules souches

Jessica Esseltine, professeure adjointe en cancérologie et développement à l'Université Memorial de Terre-Neuve, parle du moment où elle a su qu'elle ferait carrière dans la science des cellules souches.

« La première fois que j'ai vu une culture de cellules souches, je les ai regardées et j'ai dit : “oh, les vilaines petites cellules !”. Puis j'ai fait ma première expérience de différenciation et j'ai pu véritablement voir les cellules changer de forme et de taille, sous mes yeux. Cela me semblait miraculeux. Et je n'ai plus jamais voulu faire autre chose à partir de ce moment-là. »

Pour certaines personnes comme Jessica, ces moments magiques surviennent au cours d'une formation postsecondaire ou lors de salons de l'emploi, mais pour d'autres, les premières

expériences avec les cellules souches ont lieu à l'école secondaire grâce à des programmes comme StemCellTalks, une initiative nationale de sensibilisation qui favorise la découverte des cellules souches et le dialogue dans les salles de classe des écoles secondaires du Canada. Le programme, qui existe depuis plus de dix ans et sensibilise en moyenne 1 000 élèves par an, est rendu possible grâce à des bénévoles dévoués et à un partenariat entre le Réseau de cellules souches et Parlons sciences. Au cours d'un symposium d'une journée ou d'une demi-journée, les jeunes ont l'occasion unique d'entrer en contact avec des experts de la communauté des cellules souches et d'explorer des questions fondamentales telles que : Qu'est-ce qu'une cellule souche ? Comment les cellules souches sont-elles utilisées ? Qu'est-ce qui constitue des thérapies sûres, efficaces et éthiques à base de cellules souches ?

Sensibiliser la prochaine génération au potentiel des cellules souches et de la médecine régénérative est plus crucial que jamais. Qui sait ce que l'avenir nous réserve, quels traitements pourraient exister dans 10 ans, et quels jeunes scientifiques canadiens brillants nous y conduiront.

Apprenez-en davantage sur les Parlons cellules souches ou inscrivez un étudiant ou une classe à un symposium virtuel en mai ou en juin prochain, en anglais ou en français.